Martin Hirsch déplore les contraintes que l'on impose aux associations

Pour un changement d’échelle

L’ancien Haut Commissaire aux solidarités actives déplore l’ampleur trop restreinte de l’économie sociale et solidaire qui « peut ne pas être un gadget« . Encore faut-il ne pas la considérer comme une simple économie réparatrice, l’ESS n’étant pas une « prothèse mais bien une alternative, un autre modèle« . Quant à son changement d’échelle, Martin Hircsh estime qu’il passe par des incitations pour « les grandes entreprises à créer des activités d’économie sociale, en partenariat avec des acteurs traditionnels du secteur non lucratif,  » l’étape suivante consistant à démontrer que des activités économiques peuvent se développer à grande échelle « sans perte, sans profit« . Pour cela, Martin Hirsh, qui participe à la chaire de social business d’HEC, évoque la nécessaire diffusion d’information dans les écoles de commerce notamment. Rappelons toutefois que plusieurs universités développent des chaires d’économie sociale et que l’ESS n’est pas soluble dans le social business…

Fortes contraintes des associations

Martin Hirsch se montre par ailleurs bien conscient des lourdes difficultés qui pèsent actuellement sur le monde associatif. Évoquant les obstacles qui freinent le démarrage des activités et leur développement, il regrette qu’on applique aux associations qui innovent « les mêmes règles qu’aux multinationales, qu’on leur oppose parfois des contraintes de concurrence et quelques autres contraintes réglementaires qui jouent contre elles. »

Service civique, un emploi déguisé?

Aux accusations selon lesquelles le service civique serait un emploi déguisé sous-payé, il rappelle que ce dispositif n’a pas été créé à la demande des employeurs, mais bien « pour répondre à un besoin d’engagement exprimé par les jeunes eux-mêmes« .
Alors que certains le voient comme une incitation pour les collectivités et l’Etat à sous-payer des personnes leur fournissant un travail, le Président de l’Agence du service civique fait remarquer que « la plupart des jeunes engagés (90 %) font leur service civique dans des associations dont l’objet n’est normalement pas d’exploiter les jeunes« . Par ailleurs, « une grande prudence est observée pour les missions qui peuvent être faites pour l’Etat (très peu en fait)« . Parfaitement consciente des risques potentiels de mésusage d’un dispositif qui se veut avant tout civique et riche d’enseignement tant pour les jeunes que pour les structures qui les reçoivent, Le Mouvement associatif a justement initiée une démarche, proposée à l’ensemble des associations habilitées à recevoir des services civiques, afin de se doter ensemble d’un comité d’éthique et de contrôle du service civique.

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