1/ Vous êtes présidente du groupe des écologistes à l’Assemblée nationale. Les écologistes portent-ils une vision spécifique de la vie associative dans la majorité ?
Pour les écologistes, les associations sont avant tout le lieu de l’initiative citoyenne et solidaire où se concrétisent des actions au service de l’intérêt général ayant un impact sociétal.
C’est pourquoi nous voulons une meilleure reconnaissance du travail accompli par les associations. Nous souhaitons promouvoir la co-construction des politiques publiques avec les citoyens et les acteurs de la société civile. Par leur travail de terrain au plus proche des habitants et des territoires, les associations ont développé de réelles compétences et connaissances sur lesquelles il faut s’appuyer.
Nous souhaitons également la mise en place de financements pluri-annuels, permettant de travailler dans la durée. Car la question des moyens est essentielle, tout comme celle des besoins en personnel qualifié et régulièrement formé.
Et nous plaidons pour que l’engagement citoyen soit davantage soutenu car il participe à cette construction du « vivre ensemble » qui est précieuse. Nous attendons beaucoup du futur congé engagement.
2/ Travailler à une politique en faveur de la vie associative nécessite une forte transversalité. A l’Assemblée nationale, plusieurs Commissions se sont mobilisées ces derniers mois (affaires culturelles, affaires sociales, affaires économiques). Les parlementaires ont-ils une attention particulière à la cohérence d’ensemble de la politique associative ?
La vie associative est à l’image de notre société : riche par sa diversité.
Si l’existence d’un ministère dédié à la vie associative est une très bonne chose – notamment pour donner un cadre général de travail entre Etat et associations -, les autres ministères sont eux aussi concernés. La transversalité est pour nous une exigence. De même, nous souhaitons que la co-construction des politiqués publiques avec les acteurs de la société civile soit le fait de chaque ministère car, dans un contexte de crise démocratique, il nous faut renforcer le dialogue civil.
Pour améliorer la visibilité globale de l’action de l’Etat vis-à-vis du tissu associatif, j’ai demandé lors des discussions budgétaires qu’un document de politique transversal soit réalisé pour les années à venir. Cela permettrait de mieux appréhender la cohérence de la politique menée ainsi qu’une plus grande transparence.
3/ Comment travaillez-vous avec le mouvement associatif ? En tant que députée, quelle est pour vous la frontière entre plaidoyer et lobbying ?
Je travaille beaucoup avec le mouvement associatif. La porte de ma permanence à Amiens leur est grande ouverte et elles le savent : j’ai ainsi de nombreux rendez-vous avec les acteurs associatifs de ma circonscription. Ces rencontres sont toujours pour moi des moments d’échanges intéressants qui m’enrichissent.
En tant qu’acteurs de terrain, les associations sont d’excellents relais des situations locales. Etre proche d’elles, c’est être proche des habitants, des quartiers, des passions des uns et des autres… et c’est aussi être à l’écoute de réalités locales pouvant nécessiter une intervention.
Il est donc essentiel, quand on est élu, d’avoir de très bonnes relations avec l’ensemble du mouvement associatif, quel que soit son champ d’action. Car les associations sont un corps intermédiaire entre citoyens et institutions publiques, elles constituent un espace démocratique pour les citoyens interpellant les pouvoirs publics sur les défis de société à relever.
Lorsque, comme pour les associations, il s’agit d’alerter sur un enjeu dont la portée relève soit de l’intérêt général soit de la protection de minorités ou de personnes démunies, on est pour moi dans ce que j’appellerais du plaidoyer. Le lobbying, inversement, tend à mettre en avant les intérêts – souvent financiers – de quelques-uns au détriment du plus grand nombre.