[N°12] : Associations et logiques de marché

Ce nouveau numéro de La Vie Associative a ainsi pour ambition de montrer, par les analyses et réflexions issues de la diversité des coordinations et fédérations associatives, que la société du « vivre ensemble » à laquelle nous aspirons tous et toutes, ne pourra se refonder sans une réelle responsabilité économique et sociale partagée par l’ensemble des acteurs, publics et privés.

 

«Des associations entreprenantes»

«Depuis plus de cent ans, le monde associatif représente un acteur fondamental de la société civile dans le champ de l’intérêt général, de l’utilité publique, de l’utilité sociale. Il est devenu un acteur clef du développement de l’Etat providence en repérant les besoins sociétaux et en y répondant d’une façon de plus en plus professionnalisée. Mieux, ce développement est plébiscité par la population qui cite les associations en tête des organisations auxquelles elle fait confiance et espère encore son développement économique à l’avenir.

Considérer la réalité de l’économie associative, c’est comprendre qu’elle n’est pas le fruit d’un seul échec du marché et de l’Etat, et que l’association n’a pas qu’une raison d’être philanthropique mais qu’elle s’inscrit pleinement dans une économie concurrentielle marchande et non marchande. Disons-le simplement : le projet associatif, articulé selon une double démarche politique et sociétale, peut être soutenu par une logique économique, qui peut être marchande mais toujours non lucrative. Il faut insister sur le fait que non lucratif n’implique aucunement la recherche d’absence de résultats économiques. […]

Dans un contexte de crise de légitimité des acteurs politiques institutionnels et des grands groupes économiques, le mouvement associatif organisé souhaite réaffirmer la place et le rôle des associations dans notre société. »

Edito de Jacques Henrard, président de la CPCA