«Crises, décentralisation, réformes territoriales, nouveaux modes de management public : le contexte actuel implique un repositionnement des acteurs qui conçoivent l’action publique sur les territoires. La crise démocratique et la défiance croissante vis-à-vis des institutions supposent de réinventer un éco-système d’acteurs d’intérêt général donnant toute sa place à la société civile. Aux côtés des pouvoirs publics, les associations, porteuses d’initiatives citoyennes, ont un rôle majeur à jouer dans cette recomposition. Dans une société devenue plus horizontale, réactive et mobile, la puissance publique ne peut à elle seule répondre à la multiplicité et à la complexité de besoins croissants et prétendre définir, incarner l’intérêt général : elle doit faire alliance avec les associations.
Encore faut-il que les acteurs acceptent certains changements de postures et de culture. Les pouvoirs publics oseront-ils abandonner leur penchant prescripteur et leur fascination gestionnaire ? De leur côté,les associations parviendront-elles à ne pas céder aux pressions normatives et à la passivité ? C’est en affirmant leurs positions, en faisant valoir leurs droits d’alerte, en négociant des propositions alternatives au sein d’espaces de concertation, qu’elles prendront part à l’innovation territoriale dans le cadre d’une démocratie revivifiée.[…] »
Edito de Michel Machicoane, vice président du Mouvement associatif