Philippe Berthelot, président de l'Ufisc: "le bénévolat des festivals est de plus en plus bienveillant et enthousiaste"

Chaque été en France, des centaines de festivals, le plus souvent sous forme associative, animent la vie culturelle et artistique des territoires. Comment qualifieriez-vous le cru 2011?

Comme chaque été, les festivals, ces événements culturels et artistiques, sont nombreux. Il y a les grands événements, qui font l’objet d’une forte communication et participent d’une forte attractivité touristique du territoire. Et il y a les événements souvent plus discrets, disséminés sur tous les territoires, dont l’objectif premier est de créer un moment privilégié de partage culturel et de vivre ensemble.

Cette année encore, tous ces moments rencontrent, certes de façon inégale, un intérêt constant de nombreuses personnes qui les inscrivent dans leur parcours estival. Il est à noter que la tendance d’un été festivalier qui s’étire dans le temps se poursuit. Sur le plan artistique comme chaque année, selon les disciplines (arts de la rue, musique, …), ces événements représentent un temps d’activité privilégié, voire déterminante pour de nombreux artistes et techniciens.

Ces festivals mobilisent un grand nombre de bénévoles. Comment les associations font-elles pour les mobiliser? Quelles tendances observe-t-on dans le recrutement de ces bénévoles?

L’engagement bénévole est très souvent à l’origine des événements associatifs. Il génère sa propre dynamique. Le festival, par le moment ponctuel de convivialité, qu’il représente est privilégié par les jeunes et les moins jeunes. Ce bénévolat est de plus en plus bienveillant et enthousiaste avec deux types de bénévoles. Le bénévole qui s’inscrit dans la durée comme porteur à sa façon de l’événement souvent à des fonctions stratégiques et le bénévole qui se propose à l’occasion par sympathie et disponibilité. Pour le premier, l’enjeu de la transmission est déterminant. C’est souvent sur ce point que l’engagement est difficile du fait de la responsabilité de plus en plus grande qui est endossé en termes de sécurité par exemple.

La crise de financements publics et notamment l’augmentation de la concurrence dans l’accès aux financements publics a -t-elle un impact sur la vitalité associative festivalière? Si oui, comment réagissent les associations concernées pour continuer à exercer leur activité de création artistique?

Il est difficile d’apprécier précisément les effets de ce que vous appelez la crise des financements publics. En effet, ce phénomène participe autant de la création d’un processus anxiogène qui se dévoile depuis un moment à l’exemple de celui de l’insécurité juridique que d’une érosion réelle des aides publiques qui sont de plus en plus conditionnées et incertaines. Quoiqu’il en soit, les événements sont aussi dépendants des recettes qu’ils génèrent et donc fragilisés d’une année sur l’autre par les aléas de la fréquentation. Une des tendances associatives actuelles serait de resserrer les budgets par mesure de précaution avec un effet négatif progressif et direct sur l’emploi artistique et technique. On peut noter que les événements commencent à se raccourcir dans le temps avec des propositions artistiques amoindries.

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