Les jeunes, au centre de toutes les attentions ?

Deux études ont été publiées récemment sur l’engagement des jeunes. L’une, commandée par les Scouts et Guides de France pour leur campagne Paris d’avenir, s’intéresse à la vision qu’ont les jeunes de l’engagement et de la responsabilité. L’autre, de l’Agence du Service Civique, est consacrée plus spécifiquement à ce dispositif.

D’après l’Observatoire de la jeunesse solidaire 2011 de l’AFEV, 95% des Français pensent que les enjeux liés à la jeunesse sont une priorité pour les présidentielles… Et ils sont 54% à trouver les jeunes « responsables dans leur comportement ». Les Scouts et Guides de France se sont demandé ce qu’en pensent les principaux intéressés.

Leur étude, publiée dans La Vie, concerne la tranche des 18-35 ans et met en évidence certaines tendances. Ainsi, si le respect et la liberté restent les valeurs les plus importantes aux yeux des jeunes interrogés, ils sont 62% à citer la responsabilité et 61% la solidarité. L’idée d’une jeunesse individualiste parfois entendue est donc à revoir…

La responsabilité

La question qui se pose est alors celle du sens que la jeunesse accorde au mot « responsabilité ». Risque ? Poids ? Considération ? De fait, la plupart (73%) associent la notion de responsabilité à celle de « devoir », bien loin devant l’épanouissement (13%) ou le plaisir (6%).

Les jeunes sont par conséquent bien conscients des attentes les concernant. Ils estiment en général y répondre : 88% déclarent se sentir responsables à l’école ou au travail, 87% « au quotidien ». Néanmoins, ils ne se sentent pas jugés à leur juste valeur sur cette attitude (seuls 64% disent se sentir considérés comme responsables par la société française).

L’engagement

L’expression de la responsabilité passe notamment par les engagements sous toutes leurs formes. Sur ce point, on note une désaffection marquée pour le politique : 21% des jeunes se disent prêts à s’engager dans un syndicat ou un parti politique, alors qu’ils sont 92% à être enclins à le faire « par des gestes quotidiens »…

52% se disent prêts à s’engager dans une association ou une ONG. Sur ce point, il faut cependant séparer plusieurs catégories : 38% le sont « sur le principe », et seuls 20% déclarent déjà le faire…

Le Service Civique, une forme d’engagement

Ce décalage entre envie d’agir et passage à l’acte constitue sans doute une opportunité de développement pour le Service Civique. Après avoir fêté son premier anniversaire en mars, l’Agence du Service Civique a déjà mené une étude sur le profil des volontaires, et évalue maintenant l’opinion qu’en ont les volontaires et candidats.

Une question assez intéressante concerne les valeurs défendues par le Service Civique. A la question « quelles sont les deux valeurs qui comptent le plus pour vous ? », 50% des réponses citent la solidarité. Quand on leur demande « quelles sont les valeurs que le Service Civique défend le mieux selon vous ? », 71% des réponses comportent la solidarité. Le même phénomène est observable avec l’ouverture aux autres (de 44% à 56%). Le Service Civique semble donc être vu comme un temps mis au service des autres et un engagement lié à des valeurs socialement fortes.

Ceci se retrouve dans la réaction au panel d’offres publiées sur le site de l’Agence du Service Civique. 48% des personnes interrogées estiment qu’il manque des offres dans le domaine de l’aide en période de crise, 57% sont insatisfaits du nombre de propositions en action humanitaire et développement international.

Après les controverses sur la limite entre emploi et volontariat, il n’est pas inutile de s’attarder sur la question de l’indemnisation. 56% la trouvent suffisante, mais une forte minorité (18%) l’estime « pas du tout satisfaisante »…

L’apport est sans doute à chercher ailleurs: 76% des jeunes voient le Service Civique comme un bon moyen d’acquérir de l’expérience utile dans un parcours professionnel.

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