Parce qu’elles agissent au plus près des habitants et de leurs besoins, les associations, jouent un rôle essentiel dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Sur ces territoires, elles représentent plus de la moitié des 12 000 opérateurs soutenus au titre des crédits spécifiques de la politique de la ville et portent la majorité des 25 000 actions mises en œuvre auprès des 5,5 millions d’habitants résidant dans les 1514 quartiers de la politique de la ville[1]. Vecteurs de lien social et de vivre ensemble, les associations permettent aux habitant.e.s de développer leur pouvoir d’agir au travers la mise en œuvre de projets ancrés territorialement.
Néanmoins, les associations doivent faire face à une augmentation des besoins sociaux et cela dans un contexte économique de plus en plus contraint, marqué par l’épidémie de Covd-19. Ainsi, même si elles continuent d’agir pour la cohésion sociale, force est de constater que la crise sanitaire a eu des conséquences importantes pour les associations, d’autant plus pour celles intervenant dans ces quartiers avec une perte de revenus significatives (38% contre 29%) ou encore une baisse des ressources des cotisations (34% contre 27%).[2]
Pour répondre aux enjeux de ces quartiers, Le Mouvement associatif a initié un groupe de travail, animé par la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France visant à densifier les coopérations entre acteurs associatifs et animer une réflexion partagée sur les enjeux de vie associative dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Cette démarche initiée en 2019 avec le soutien de l’ANCT, a donné lieu à 3 actions :
- La mise en place d’une charte pour plus de coopérations dans les QPV. Cette charte interne au monde associatif, a vocation à se décliner sur les territoires et à créer un nouvel élan pour favoriser davantage de coopérations entre associations intervenant dans ces quartiers. Elle insiste notamment sur l’importance d’une coopération qui soit volontaire, autrement dit à l’initiative des acteurs, sur la nécessité de « faire-avec » les habitants et la mise en place d’engagements propres à assurer des projets partagés pour le territoire
- La rédaction d’un plaidoyer pour une vie associative ambitieuse dans les QPV. Composé de 16 propositions à destination des associations afin qu’elles s’en saisissent pour interroger leur pratique et interpeller les pouvoirs publics sur un ensemble de 4 thèmes qui ont constitué l’architecture d’un plaidoyer conçu par le groupe de travail.
- L’étude de pratiques de coopérations inter-associatives dans les QPV, dans des contextes variés de façon à décrire, de la façon la plus exhaustive possible, les motivations des acteurs, les modalités de mise en œuvre et les résultats obtenus ou escomptés. Cela a donné pour premier résultat le guide du Mouvement associatif « L’inter-associatif au service de la proximité : 5 exemples au cœur des quartiers prioritaires de la politique de la ville »
Membres du groupe de travail : Le Mouvement associatif / Fédération des Centres Sociaux de France (FCSF) / ACLEFEU / Afev / Animafac / Article 1 / ATD Quart Monde / Bleu Blanc Zèbre / Comité National de liaison des Régies de quartier (CNLRQ) / Concordia / Confédération des MJC de France / FOL93 / ID37 / Le Mouvement associatif Centre Val-de-Loire / Le Mouvement associatif Hauts-de-France / Ligue des droits de l’Homme / Pas Sans Nous / Secours Populaire / Solidarités Jeunesses / Sport dans la ville / Ufolep / Union Nationale des Missions Locales / Unis-Cité / Uriopss Normandie / Voisin Malin
[1] Extrait du site du Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.
[2] « COVID-2 Enquête d’impact post-déconfinement » – Enquête Le Mouvement associatif & RNMA, traitements Recherches et Solidarités, en lien avec la DJEPVA, et en partenariat avec le CNEA et France Générosités – Juin 2020