Une dizaine de jours a passé depuis les au revoir au pied du bus…
Les deux dernières semaines ont été intenses sur tous les angles. Pression sur le travail pour finir à temps, coup d’accélération sur la communication avec plusieurs visites de médias, organisation de la fameuse Journée Portes Ouvertes avec les volontaires et la Mairie, et une ambiance de groupe à son apogée.
Nombreux sont les volontaires qui ont pu profiter gaiement des vélos pour découvrir la ville et ses environs. Avec Jona, Aysel et Orfeas, nous avons même parcouru un bout de la voie verte pour rejoindre Malestroit. Mémorable de jour comme de nuit !
Nous y avons fêté le 15 août en croquant goulument les célèbres « crêpes saucisses », tout en écoutant les chants bretons jusqu’à l’heure du feu d’artifice.
La visite de Brocéliande fut également un temps fort de notre deuxième semaine, ou tout le monde a été touché par le charme des lieux et des légendes, magnifiquement racontées par notre gallois Yohann.
Le travail a été remarqué par les habitants et les gens de passages, plusieurs retraités du métier nous ont complimenté pour la qualité du travail effectué.
Mais c’est pour les valeurs humaines, qui ont transpirées de la fine équipe durant ces trois semaines que les gens nous ont le plus interpellé.
« Vous travaillez bénévolement ? Ah bon ! », « L’échange interculturel ? Ça doit être intéressant… », « Nous les vieux, ont dit que les jeunes n’ont rien dans la tête et dans les mains, mais c’est faux, bravo à vous ! », « J’ai fait la même expérience il y a près de quarante ans, c’est un des plus beaux souvenirs de ma vie ! »…Et bien d’autres encore…
Lors de la journée portes ouvertes du chantier, le 18, le soleil était au rendez-vous pour nous permettre de présenter le fruit de notre travail, à une quarantaine de personnes d’ici et d’ailleurs. Tous semblent avoir appréciés le buffet international que nous avions préparé, à en juger des plats vides en fin de soirée.
Au final, tout le monde est fier du travail accompli, filles comme garçons savent désormais utiliser une bétonnière et préparer un liant, et le mur a vraiment une toute autre allure.
Autre signe de succès, la commune de Ploërmel souhaite mettre en place un partenariat permanent, par l’organisation notamment de chantiers week-ends…
Pour ma part, je retire énormément de satisfaction de cette aventure. Même si la fatigue a occasionné quelques ratés de communication en fin de deuxième semaine, le groupe est resté soudé et homogène jusqu’à la fin. Chaque rencontre a aiguisé mon appétit sur des horizons inconnus, et m’as permis d’en savoir un peu plus sur tous ces voisins qui vivent à mes côtés dans ce cher quartier d’univers qu’est la Terre.
Dès lors comment supporter les conflits entre les peuples, qu’ils soient d’origines politiques, sociales, religieuses différentes… Dans notre camp, les cinq principales religions étaient représentées et les origines sociales étaient également très diverses. Si je peux en 3 semaines être amie avec neufs nationalités différentes, cette histoire m’offre une fois de plus la force de croire que les conflits qui incendient le monde d’aujourd’hui ne seront peut-être pas les solutions de demain.
A l’image des pierres de notre mur, aujourd’hui solidement ressoudées les unes aux autres, à nouveau insensibles aux intempéries et prêtes à braver le temps avec sagesse et fierté, les chantiers Concordia contribuent à construire la société démocratique, pacifique de demain.
Je suis heureuse et fière d’avoir été un des ingrédients du liant, pour cet instant de vie à la fois éphémère et éternel et remercie Le Mouvement associatif de m’avoir permise de vous faire partager ces moments.