Quand les associations font le poids!

Rappelant que l’économie sociale et solidaire emploie 9,9% de l’ensemble des salariés en 2008, cette publication met en lumière l’importance des associations au sein de cette économie. Constitué d’une myriade de petites entités, le secteur associatif compte aussi quelques grosses structures de plus de 5000 salariés, parmi lesquelles on trouve la Croix-rouge française, l’Association des Paralysés de France ou l’Association nationale pour la formation professionnelle pour adultes (AFPA).

Près de 70 % de l’aide à domicile

Principaux employeurs de l’économie sociale, les associations occupent une place particulièrement importante au sein de l’action sociale, qui comprend l’aide aux personnes âgées, aux handicapés physiques ou mentaux, aux enfants, aux sans-abris. En 2008, elles regroupent, avec quelques fondations ou mutuelles, 69 % de l’emploi salarié de l’action sociale sans hébergement, c’est-à-dire pour l’essentiel l’aide à domicile. Les établissements d’aide à domicile comptent en moyenne 25 salariés, soit autant que les acteurs publics ou privés.
_ Plus d’un salarié sur deux (55%) de l’hébergement social et médico-social (maisons de retraites et centres de convalescence) est employé par une association.

Présence massive dans l’éducation populaire, le sport et la culture

Autre secteur très marqué par l’activité des associations: les mouvements d’éducation populaire, dans lesquels travaillent 228 000 salariés intervenant dans les centres de loisirs, les organisations caritatives ou encore les comités d’œuvres sociales des collectivités locales.
_ Par ailleurs, les associations emploient plus de 100 000 salariés dans le sport et le monde culturel, des domaines où les emplois sont éparpillés dans une multiplicité de petites structures.

_ Enfin, l’enseignement et la santé sont deux autres champs majeurs dans lesquels le poids des salariés associatifs est très important. Près de 21% des emplois dans l’enseignement (soit 340 000) sont des emplois associatifs.

ESS et économie « classique »: deux poids, deux mesures

De tels chiffres ont l’intérêt de confirmer l’importance de l’économie sociale au sein de l’économie. En cela, ils ne peuvent que nous interroger sur la hauteur de l’enveloppe consacrée à l’économie sociale et solidaire dans le cadre du Programme Investissement d’Avenir (ex Grand Emprunt) qui s’élève à 100 millions d’euros, soit seulement 0,2% de l’ensemble du budget dudit Programme. Une portion congrue pour un secteur qui représente pourtant 10% de l’emploi salarié!

Pour une meilleure connaissance des associations

_ Par ailleurs, ces chiffres, malgré l’intérêt qu’ils comportent, ne répondent pas au besoin d’un système statistique pérenne et cohérent d’observation des associations, dont Le Mouvement associatif revendique la mise en œuvre et dont l’Insee pourrait justement être le chef d’orchestre. En contribuant à une meilleure connaissance du secteur, un tel système aurait le double intérêt de permettre aux associations de se connaître elles-mêmes et de se comparer au niveau européen, et à l’administration de mieux orienter sa politique à l’égard des associations.


– Sur le Programme Investissement d’Avenir (PIA) , consulter le mode d’emploi de Le Mouvement associatif.
– Lire l’interview d’Édith ARCHAMBAULT, Professeur émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Présidente du groupe de travail « Connaissance des associations » au Conseil National de l’information statistique, à l’occasion de la parution du rapport du CNIS.

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