Le projet de loi de finances montre que le rôle essentiel des associations et l’urgence de leur situation financière ne sont toujours pas pris en compte à la hauteur des enjeux.
En 2024, les associations perdaient 2,2 milliards d’€. Aujourd’hui avec le PLF2026, c’est 1 milliard d’€ supplémentaire qu’elles risquent de perdre
Ces coupes budgétaires successives actent une mise en danger réelle des associations et surtout de leurs actions au bénéfice de la population.
En effet, derrière ces chiffres drastiques, ce sont des millions de personnes qui seront directement impactés, alors que les besoins sociaux ne cessent de croître. Il est légitime de craindre des conséquences brutales, en particulier pour l’éducation des enfants et des jeunes, l’accompagnement des plus vulnérables et le dynamisme et la cohésion des territoires.
Des coupes sur des sujets prioritaires pour les Français et Françaises
>>Jeunesse : 222 millions d’€ en moins<<
On note un impact direct sur le parcours éducatif et l’engagement des jeunes
- Suppression du SNU : 65 millions d’€ en moins
- Suppression des « colos apprenantes » : 36,8 millions d’€ en moins, soit 50 000 jeunes impactés
- Baisse du mentorat : 4,5 millions d’€ en moins
- Baisse du Service civique : 115 millions d’€ en moins, soit une perte de 40 000 volontaires
>>Sport : 40 millions d’€ en moins<<
Un effet négatif sur la pratique sportive dès l’enfance est à craindre
- Suppression du Pass Sport pour les 6 à 13 ans : 38 millions d’€ en moins
- Baisse du dispositif « 2h de sport supplémentaire au collège »: 7 millions d’€ en moins
>>Culture : 96 millions d’€ en moins<<
C’est la démocratisation et la diversité culturelles qui sont particulièrement mis à mal
- Baisse pour le spectacle vivant : 36 millions d’€ en moins
- Baisse pour l’éducation artistique et culturelle : 44 million d’€ en moins
- Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) : 16 millions d’€ en moins, soit près de la moitié du budget alloué
>>Cohésion des territoires : 33 millions d’€ en moins<<
Les actions qui favorisent l’équité et les dynamiques territoriales sont menacées
- Baisse pour les dispositifs spécifiques QPV (Réussite éducative, Adultes relais) : 20 millions d’€ en moins
- Baisse pour les tiers-lieux : 12,3 millions d’€ en moins, soit 95% du budget alloué.
Une remise en cause de la société du lien, de l’entraide et de la transition
Il ne s’agit que d’un aperçu des coupes drastiques envisagés. D’autres enjeux essentiels à la société sont lourdement impactés.
>Comme l’insertion par l’activité économique, dans le budget est amputé de 200 millions d’€, ce qui sacrifie directement le développement local et l’insertion socio-professionnelle des personnes éloignées de l’emploi.
>Comme l’économie circulaire avec une baisse de 70 millions d’€ et le fonds vert des collectivités qui se retrouve divisé par 2, soit un signal catastrophique pour la prévention des déchets et la transition écologique
>Comme l’inclusion numérique qui passe de 41,8 millions d’€ à 14 millions d’€ soit une baisse de +66% alors que 16 millions de personnes restent éloignées du numérique
>Comme la solidarité internationale dont le budget est une nouvelle fois sabrée alors que les enjeux internationaux n’ont jamais été aussi prégnants : 700 millions d’€ de moins dont 135 millions pour les lignes concernant les associations, impactant le volontariat international ou les dons alimentaires
Un rôle économique et social ignoré
Outre les actions et les projets que développent les associations, c’est leur fonctionnement structurel, autrement dit ce qui leur permet de fonctionner de façon stable (exemple : les emplois) qui est une nouvelle fois attaquée, dans une totale ignorance du rôle économique qu’elles jouent
La fin de l’exonération de la taxe d’apprentissage pour les associations et fondations l’illustre parfaitement. Le coût supplémentaire global sera de 198 à 327 millions d’euros pour l’ensemble des associations et fondations. Une mesure qui va nuire aux très nombreux alternants accueillis dans les associations.
Le PLF 2026 finit d’asphyxier le secteur associatif déjà très fragilisé, comme des dizaines de milliers de personnes l’ont dénoncé partout en France le 11 octobre : #ÇANETIENTPLUS.
Le Mouvement associatif dénonce cette casse associative et ses effets dévastateurs sur la société actuelle et celle de demain. Il appelle les pouvoirs publics à entendre leur voix et à agir sans délai pour sauver un secteur qui, chaque jour, fait vivre la démocratie et la solidarité.

