Dans une note intitulée Développer, accompagner et valoriser le bénévolat, le Centre d’analyse stratégique: institution d’expertise et d’aide à la décision placée auprès du Premier ministre s’interroge sur les défis et les enjeux liés au bénévolat. Une analyse appliquée menant le Centre à proposer cinq pistes de réflexion au Premier ministre.
Le CAS (Centre d’Analyse Stratégique) s’est saisi de la question sur la place du bénévolat en France. Une étude s’inscrivant dans l’ère du temps puisque la Commission européenne a désigné 2011 comme l’Année européenne du bénévolat et du volontariat.
Cette note balaye l’ensemble des défis à la fois pratiques, institutionnels et moraux relatifs à la notion du bénévolat: Pourquoi s’engage t-on? Comment développer, diversifier et reconnaître l’engagement bénévole? Et enfin, comment relever le défi de la spécialisation et de la professionnalisation des bénévoles?
Nous découvrons ainsi la réalité du monde associatif, un milieu complexe ou se mêlent aujourd’hui des défis structurels majeurs: attirer des bénévoles avec des compétences particulières, fidéliser les bénévoles présents, valoriser les compétences acquises lors d’une activité bénévole dans le milieu professionnel etc..
C’est dans cette optique que le Centre d’Analyse stratégique émet cinq propositions afin de répondre aux défis susmentionnées:
– Encourager le bénévolat par des actions plus particulièrement ciblées sur deux publics, grâce à la mise en place d’ateliers d’information et de sensibilisation pour les jeunes retraités lors de la liquidation de leurs droits à la retraite et des actions de sensibilisation sur les bénéfices du bénévolat auprès des jeunes;
– Définir, au niveau européen, les conditions pour rendre les engagements bénévoles éligibles à l’obtention de crédits universitaires;
– Impliquer Pôle emploi dans la valorisation des activités bénévoles :
• dans le cadre du Projet personnalisé d’accès à l’emploi et des ateliers CV, valoriser
les activités bénévoles pour l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi
en promouvant les compétences transférables ;
• sensibiliser les employeurs publics et privés aux avantages découlant de l’exercice,
par les candidats au recrutement, d’activités bénévoles (implication, autonomie,
travail en équipe, etc.).
– Accompagner les associations dans la clarification des rôles respectifs des bénévoles
et des salariés (formations, chartes, partage d’expériences).
– Valoriser le mécénat de compétences, en communiquant sur ses avantages pour
l’employeur comme pour le salarié : développement des compétences et de la motivation,
découverte de nouvelles organisations et de nouveaux besoins, forme particulière de
mécénat ouvrant aux réductions fiscales existantes.
Ces idées seront ainsi proposées aux services du Premier Ministre qui se positionnera sur un sujet qui jusqu’alors peu connu des pouvoirs publics.
En outre, un rapide panorama de l’activité bénévole en France est brossée: 1.350.000 associations en France, dans lesquelles s’investissent 32% des français majoritairement dans des structures dont l’objet social relève du sport (à 24%) , de la culture ou des loisirs. De cette étude, nous découvrons un portrait robot du « bénévole type »: un homme d’une quarantaine d’année, cadre diplômé du supérieur et membre d’une association sportive.
Nous apprenons des choses surprenantes sur le bénévolat: si l’engagement bénévole profite à la société dans son ensemble en répondant aux besoins sociaux, il profite également aux bénévoles de manière individuelle, puisque d’après une étude menée par le Cerphi être bénévole est un facteur direct d’amélioration de la santé!!