« Le conseil commence là où la théorie s'arrête… »

Eurogroup Consulting est un cabinet de conseil en stratégie, organisation et management. Pionnier dans la mise en place du mécénat de compétences, il y a 15 ans, avec « Eurogroup autrement », il compte près de 300 consultants en France et s’insère dans un dispositif international permettant de mobiliser près de 1 200 consultants dans 30 pays. Gilles Bonnenfant, son président, et Étienne Fiessinger, associé, nous donnent leur point de vue de praticiens sur la conduite du changement.

Quelles sont les caractéristiques d’Eurogroup Consulting ?

Gilles Bonnenfant / Etienne Fiessinger : Eurogroup Consulting est un jeune adulte de 33 ans, dont les caractéristiques sont incarnées dans notre manifeste – et oui, un manifeste… qui débute par un mot clé : « mobiliser ». Mobiliser notre capacité d’écoute ; en-tendre ce que chaque dirigeant nous demande ; décrypter son véritable besoin. Et donc accep-ter l’infinie diversité des attentes et des problématiques. Nous ne sommes pas là pour faire la stra-tégie des dirigeants à leur place, mais pour la questionner ! Un autre mot clé est « faire avec ». Lorsque nous accompagnons un plan stratégique ou un projet d’organisation, notre logique de réflexion-construction est bottom up, et notre critère d’appréciation repose d’abord sur la capa-cité des hommes et des femmes à le mettre en œuvre. C’est plus long, plus complexe mais aussi plus pérenne. Enfin, notre indé-pendance est également une ca-ractéristique forte : le capital est détenu par les associés et ouvert aux salariés. Personne ne nous demande nos chiffres tous les mois, nous nous les imposons, et surtout, nous sommes libres : libres de nos choix, libres de dire oui ou non, libres de nos recommandations.

Lorsqu’on est un cabinet en stratégie, organisation et management, que veut dire « conduire le changement » ?

Conduire le changement, c’est avant tout embarquer les gens ! Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi « l’art de la mobilisation » pour signature. Nous réalisons un métier d’artisans dans un monde industriel. Et nous travaillons d’ailleurs à valoriser cet art par la mise en place d’une formation certifiante. De manière plus prag-matique, conduire le changement, c’est accompagner la transformation sur deux plans : le plan opérationnel (la manière de faire), et le plan humain (la manière dont les choses se passent, se vivent, se conçoivent). Si on ne travaille que sur un plan, on est vite dans la recette et les défis ont peu de chance d’être relevés. Quatre grandes étapes caractérisent cette façon faire : entendre (pas seu-lement écouter !), pour s’approprier et faire sien ce que l’autre dit ; concevoir, et surtout concevoir ensemble, car il ne s’agit pas d’appliquer des méthodes « toutes faites » ; agir, parce que le consultant n’est pas là juste pour dire ce qu’il faut faire, mais aussi pour être dans l’action aux côtés de ceux qui font ; et enfin évaluer, pour être capable de regarder honnêtement ce qu’on fait, re-connaître éventuellement que l’on se trompe ou que l’on s’est trompé, se féliciter pour ce qui marche et pouvoir partir librement c’est-à-dire « rendre les clés, toutes les clés… » au client.

De votre regard de praticien, quels sont les facteurs de réussite d’une conduite du changement ?

Réussir la conduite du changement, c’est réussir une alchimie complexe entre donner du rythme et prendre du temps. De notre fenêtre, les dirigeants sont de plus en plus sensibles aux subtilités du tempo, à la nécessi-té de ne laisser personne sur le bord de la route. Dans le même temps, nous constatons que la résistance au changement est de plus en plus forte dans un contexte de plus en plus anxiogène. Réussir le changement c’est prendre conscience que la conduite du changement est un continuum. Le changement ne peut pas être seule-ment lié à un projet (élaboration d’un plan stratégique, fusion, mise en place d’outils informatiques, etc.). C’est un processus d’évolution continue qui doit être favorisé par des dispositifs managériaux et humains adaptés. La conduite du changement ne doit pas être uniquement l’affaire d’une gouvernance ou d’un cabinet externe mais un processus de la vie de toute organisation.

Quel est le positionnement d’Eurogroup Consulting vis-à-vis du monde associatif ?

Le monde associatif a beaucoup muté ces 20 dernières années. Nous observons ces mutations via Eurogroup Autrement. Depuis 15 ans, nous réalisons du mécénat de compétences par le biais d’un appel à projets qui nous permet de sélectionner des projets d’intérêt général, et de les accompagner pour une période de 6 mois. Pour cela, nous mettons à disposition une équipe complète de conseil de 2 à 3 personnes. Ce monde nous apparaît comme clairement à part (gouvernance, missions, mo-dèle économique, etc.). Au-delà du mécénat, nous met-tons aussi nos compétences à disposition des organisa-tions qui en ont les moyens, dans un business model tout à fait classique. Ce positionnement est précieux pour nous. Nous voyons à quel point c’est attractif pour nos équipes de travailler dans ce secteur. Cela permet aussi à nos consultants d’avoir les pieds sur terre, de mettre à mal toute arrogance, cela nous rend plus humbles, et l’humilité dans le conseil est un secret de longévité.

La capacité d’innovation sociale est l’une des spécificités du milieu associatif. Quelle place un cabinet comme le vôtre peut avoir dans l’émergence de l’innovation ?

Eurogroup Consulting a vocation à embrasser tous les secteurs d’activités, publics et privés, mais aussi toutes les fonctions (marketing, ressources humaines…). Cette transversalité nous donne une capacité à faire des pas-serelles intéressantes entre différents mondes et à faire résonner des problématiques de manière inédite. La capacité à créer des liens, l’effet catalyseur et la capacité d’entraînement du cabinet : voilà trois fondamentaux dans l’accompagnement à l’innovation. Enfin, rappe-lons-nous que le conseil, c’est d’abord une rencontre, et non d’abord une méthode ! Certes, nous ne sommes pas des « surfeurs » qui abordons les problématiques en « freestyle » mais nous ne sommes pas non plus des méthodistes. Notre crédo : le conseil commence là où la théorie s’arrête…

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