En 2013, le dispositif local d’accompagnement (DLA) fête ses 10 ans. A sa création, comment a-t-il accueilli ?
Le secteur associatif a réservé un accueil mitigé au DLA pour une raison . N’étant pas partie prenante de la création du DLA, le monde associatif s’est montré initialement d’autant plus réservé que la culture du recours à des consultants lui était relativement étranger. En général, les associations adhèrent à une fédération, à une tête de réseau auxquelles elles s’adressent pour résoudre leurs problématiques et être accompagnées. Dès lors, un dispositif vécu comme « hors sol », destiné au secteur associatif mais pensé sans lui et reposant sur l’intervention d’un tiers a suscité bien des interrogations. La situation s’est largement améliorée, notamment avec l’entrée de Le Mouvement associatif dans la gouvernance du dispositif. Aux côtés de l’Etat et de la Caisse des Dépôts, notre participation active a permis d’aplanir certains doutes et interrogations.
Et dix ans après, quel regard portez-vous sur le dispositif ?
Les acteurs du monde associatif ont vu l’intérêt du dispositif. Cela s’est construit petit à petit, notamment grâce à la coopération croissante entre le DLA et les fédérations associatives. La prise en compte du travail qu’elles réalisent, le recours aux ressources disponibles, la compréhension des logiques du secteur concerné contribuent à ancrer l’action du DLA. Il faut parvenir encore à une plus grande articulation entre les réponses apportées par les fédérations et les plus-values issues des interventions des DLA. Il est aussi important de poursuivre l’acculturation des chargés de mission des DLA à la vie associative et à l’action des fédérations, grâce à des échanges de pratiques. Pour cela l’organisation mise en place au travers des CNAR, des C2RA, si elle peut apparaître complexe vue de l’extérieur, permet une mise en réseau, des accompagnements au plus près des besoins et participe de la réussite du dispositif.
Comment voyez-vous l’avenir du DLA ?
En 10 ans, le DLA a fait la preuve de son utilité. Il a contribué à structurer la vie associative. Et Le Mouvement associatif se félicite du chemin parcouru durant cette décennie même si le nombre d’associations employeurs qui bénéficie chaque année du dispositif est encore trop faible. C’est pourquoi, Le Mouvement associatif porte d’ailleurs régulièrement un plaidoyer commun avec l’Avise pour maintenir – si ce n’est augmenter – l’enveloppe financière du dispositif. D’autre part, avec l’Etat et la Caisse des Dépôts, Le Mouvement associatif copilote le chantier stratégique en cours sur l’évolution du dispositif ; le monde associatif est donc pleinement investi dans la réflexion sur le DLA de demain. Nous réfléchissons à la gouvernance du dispositif : comment encore plus associer le mouvement associatif à son organisation ? La question de l’emploi associatif demeure également centrale dans nos préoccupations. C’est pourquoi, si nous considérons légitime et naturel que les DLA accompagnent la mise en place des emplois d’avenir dans les associations, nous serons également attentifs à ce que le dispositif continue à s’intéresser aux autres problématiques d’emploi dans le secteur associatif.
Consulter l’intégralité de la Lettre DLA et Territoires de mai 2013, spéciale 10 ans du DLA