Baromètre de la finance solidaire 2011 Finansol - La Croix, François De Witt, Président de Finansol, nous explique comment les associations peuvent bénéficier de cette épargne pour développer leurs activités."/>

François de Witt: "Associations: profitez du succès de l'épargne solidaire!"

En collaboration avec le quotidien La Croix, Finansol (Finansol est une association professionnelle qui fédère les financeurs solidaires et des établissements financiers. Sa mission est de développer la solidarité dans l’épargne et la finance. Le label Finansol distingue l’ensemble des placements d’épargne solidaire) publie la 9ème édition du Baromètre de la finance solidaire qui dévoile les chiffres et les grandes tendances d’évolution du secteur et met en perspective le comportement des Français vis-à-vis de l’épargne solidaire. Malgré la morosité économique, ce baromètre témoigne d’un succès sans précédent de l’épargne solidaire. En hausse de 31% par rapport à l’an dernier, l’encours de l’épargne solidaire dépasse les 3 milliards d’euros en 2010. Question François de Witt, Président de Finansol.

Le baromètre de la finance solidaire témoigne d’une hausse impressionnante de l’épargne solidaire en 2010. Quels sont les principaux secteurs qui en bénéficient?

A en juger par le dernier Baromètre Finansol- La Croix, l’épargne solidaire se porte particulièrement bien, puisqu’en un an, son montant a progressé de plus de 30% sous l’effet notamment d’une progression encore forte (50%) de l’épargne salariale solidaire.

Les secteurs qui bénéficient de la finance solidaire sont pour le moment et selon le pointage effectué par Finansol, l’emploi (à commencer par l’insertion), le logement très social, l’environnement et les relations Nord-Sud. Certaines initiatives couvrent plusieurs secteurs à la fois. C’est ainsi que le groupe d’éco-construction Chênelet(Présentation du groupe chênelet sur Socialement-responsable.org ) construit des logements très sociaux avec des matériaux écologiques et du personnel en insertion. D’autres secteurs sont susceptibles d’être concernés comme le tourisme social, l’accompagnement ou la santé.

Comment une association peut-elle concrètement bénéficier de ces financements solidaires?

Les épargnants solidaires peuvent d’abord accepter qu’une partie de leurs gains soit reversée sous forme de dons à une association parmi celles que soutient l’organisme gestionnaire de leur épargne (leur banque, par exemple). On parle alors d’épargne « de partage »(Pour en savoir plus sur l’épargne de partage, voir cet encadré sur le site d’alternatives économiques ). Les produits d’épargne de partage les plus connus sont d’abord les livrets, ensuite les Fonds commun de placement (FCP) ou les SICAV. En 2010, une soixantaine d’associations et d’ONG se sont partagés environ 5 millions d’euros donnés par les épargnants solidaires. Il n’est pas difficile à une association de créer un livret Agir avec le Crédit Coopératif, puis de la diffuser auprès de ses sympathisants

Le second accès des associations à l’épargne solidaire passe non par le don, mais par le financement, direct ou indirect, de leurs activités. Au 31 décembre 2010, ce financement s’élevait à 681 millions d’euros, en hausse de 35% sur un an. Il prend la forme:
– soit de billets à ordre, qui sont des reconnaissances de dettes,remboursables avec intérêt à une date donnée
– soit par l’émission de titres (principalement des actions) par des sociétés filiales crées par les associations.

Pour bénéficier de la source la plus abondante de capitaux, celle des fonds d’épargne salariale, il est obligatoire que l’association adopte le statut d’ « entreprise solidaire » défini par l’article L3332-17-1 du code du Travail. Ce statut exigeant, accordé par les préfectures, suppose notamment que la moyenne des rémunérations des cinq principaux animateurs de la structure ne dépasse pas cinq smic.

Réciproquement, quel est son intérêt à épargner solidaire et comment doit-elle s’y prendre?

Une association n’a pas vocation à épargner, que cette épargne soit ou non solidaire. En revanche rien ne l’empêche de placer sa trésorerie « longue »de manière solidaire.

Plutôt que de placer cette trésorerie en monétaire à 1% de rendement, elle peut aussi en confier une partie à une association émettrice de billets à ordre qui peuvent lui rapporter deux fois plus. Elle allie ainsi la solidarité interassociative et un rendement convenable. Nous n’avons pas connaissance pour le moment d’initiatives de ce type. Sans doute existe-t-il un risque de non-remboursement de la créance mais ce risque est négligeable pour ce qui concerne les associations bien établies (et bien gérées). Et dans les secteurs du solidaire que nous connaissons bien à Finansol, elles sont plutôt à la recherche de capitaux!

– Lire le Baromètre de la finance solidaire.
– Pour trouver consulter le tableau des produits d’épargne solidaire actualisé, rendez-vous sur finansol.org

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