Qu’est-ce que le PEAD ?
Initié il y a 25 ans durant le mandat de Jacques Delors alors Président de la Commission européenne, le PEAD consiste à redistribuer les surplus de denrées alimentaires issu de la Politique agricole commune (PAC) aux plus pauvres. Représentant 500 millions d’euros annuels, le PEAD permet à ses bénéficiaires de distribuer des repas à 18 millions de personnes. La France, la Pologne et l’Italie figurent parmi les principaux pays bénéficiaires. Mais cela ne devrait pas durer…
Un dispositif en sursis
Contestant la ligne budgétaire vers laquelle les dons ont évolué (les dons en nature étant insuffisants), un groupe de 7 pays européens ont exigé en fin d’année 2011 la disparition du PEAD. selon eux, la PAC n’a pas à financer la lutte contre la précarité et l’aide alimentaire aux plus démunis relève de la responsabilité de chaque état membre. Grâce à un compromis obtenu fin 2011, le PEAD a été prolongé provisoirement en 2012 et 2013, pour un budget d’environ 500 millions d’euros annuels.
La crainte d’un coup de canif
Aujourd’hui, alors que les besoins sociaux ne cessent de croître, les associations s’inquiètent du projet de règlement budgétaire européen pour la période 2014-2020 annoncé en octobre. Celui-ci prévoit de reporter la ligne budgétaire de l’aide sur un fonds de cohésion sociale européen. Ce dernier, toutefois, ne serait abondé que de 360 millions d’euros par an. Loin d’être convaincues, les associations craignent que « cette enveloppe ne soit pas à la hauteur des enjeux ». Dans un communiqué commun du 15 octobre 2012, elles rappellent que l' »aide représente de 23% à 50% des denrées alimentaires distribuées, soit 130 millions de repas qui risquent de disparaître dans un an ».
Campagne de sensibilisation
Pour sensibiliser l’opinion et les élus de l’UE, elles ont lancé une grande campagne The Air food project. Le principe est similaire au Air Guitare, puisqu’il s’agit de se filmer en faisant semblant de manger dans une assiette vide et de poster sa vidéo.
Ce cri d’alarme associatif, qui intervient dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint pour les associations, vise aussi à inviter le gouvernement à se saisir au plus vite du dossier. Dans un contexte de crise économique – et donc humanitaire – aggravé, le quatuor associatif dispose de 3 mois pour interpeller les pouvoirs publics et mettre les décideurs européens face à leurs responsabilités.
Sources:
Les associations concernées :
www.croix–rouge.fr/
www.banquealimentaire.org/
www.restosducoeur.org
www.secourspopulaire.fr/