Retour sur la première journée d’informations et de témoignages de pratiques sur le service civique en association

  • Un service universel ?

Aujourd’hui 2/ 3 des jeunes qui souhaitent faire un service civique ne trouvent pas de mission. Rendre le service civique universel, c’est permettre à chaque jeune qui le souhaite d’effectuer une mission. D’où l’enjeu, rappelé par Hélène Paoletti, Directrice de l’agence, en introduction des travaux, «  d’augmenter l’offre de mission, et surtout, de rendre celle-ci accessible à tous les jeunes quelques soient leur origine sociale, leur âge, leur niveau d’étude ».

  • Le service civique : pourquoi engager les fédérations associatives ont –elles intérêt à s’engager ?

Depuis la création du service civique en mars 2010, 9 000 organismes ont été agréés et ont accueilli un total de 90 000 jeunes en volontariat. 87% d’entre eux ont été accueillis dans des associations, les autres dans des collectivités locales ou des administrations publiques. Les associations ont été et seront le pilier de ce dispositif, car depuis les origines du volontariat, ce sont elles qui portent les valeurs de ce type d’engagement dans un objectif d’intérêt général, dans l’intérêt des jeunes et de la société. Une occasion pour Nadia Bellaoui, Présidente du Mouvement Associatif, de rappeler que « le déploiement du service civique en association est un formidable moyen de renouveler les associations, d’un point de vue générationnel, mais aussi dans leurs pratiques et manières de faire ». .

Compte-tenu du coût d’entrée pour développer un dispositif de qualité, les fédérations ont un rôle à jouer dans la gestion et l’outillage des associations ainsi que dans l’accompagnement des volontaires, pour permettre à leurs membres d’accueillir des jeunes services civique. Ce propos a été illustré par le témoignage d’Animafac, réseau d’associations étudiantes engagé depuis 2010 dans le service civique, qui grâce à sa coordination de la gestion des contrats, en passant par l’organisation des formations, rend plus facile l’accès au service civique pour de nombreuses petites associations étudiantes. Au final, cela contribue à la dynamique de leur projet associatif et alimente la vie du réseau.

  • Mettre en œuvre le service civique dans sa fédération : témoignage de pratiques

Accueillir des volontaires signifie construire un projet d’accueil qui se décline en 5 étapes, (voir le détail sur le site : asso.service.civique.fr).

Etape 1 / Définir une mission : Après 4 ans d’expérience, l’Union national des missions locales, troisième organisme d’accueil avec 1200 volontaires, propose maintenant un catalogue de 24 missions types concrètes pour aider les missions locales et les structures qui bénéficient de leur intermédiation dans la définition des missions.

Etape 2 / Recruter  et accueillir des volontaires : Unis-Cité a partagé sa méthode originale de recrutement faite d’entretiens collectifs et individuel. . Objectif ? Sortir des démarches de recrutement classiques qui excluent certains jeunes peu habitués au processus « lettre de motivation / CV / entretien ». Les méthodes mises en place facilitent l’accessibilité du dispositif à tous les jeunes, tout favorisant la mixité des équipes. .

Etape 3 / Administrer le service civique dans son association / sa fédération : La Ligue de l’enseignement, premier organisme d’accueil avec 2100 jeunes, a pour sa part présenté son système de gestion administratif. Centralisé au niveau national, il permet d’éditer facilement des contrats et des fiches de mission pour les associations membres.

Etape 4 / Accompagner et former des volontaires  : S’agissant de l’accompagnement des jeunes, Unis-cité a créé un type de poste spécifique, les coordinateurs d’équipe, en charge du tutorat et de l’accompagnement des jeunes dans leur mission., La Ligue de l’enseignement, de son côté, propose un double tutorat par un tuteur proche du terrain qui suit le jeune dans sa mission et un tuteur au niveau de la fédération de la Ligue de l’enseignement qui accompagne le jeune dans son projet d’avenir. .La Croix-Rouge Française, après avoir tâtonné sur les modalités d’encadrement dans un premier temps, a choisi de former en amont l’ensemble des tuteurs pour les préparer au dispositif, à leur rôle, et les aider à dépasser certaines idées reçues.

Etape 5 / Evaluer le service civique : Le Comité du service civique associatif, créé depuis 2012, a développé des outils et actions d’évaluation et d’auto-évaluation accessibles à toutes les associations qui souhaitent se questionner sur leurs pratiques d’accueil et d’accompagnement.

Le bilan de cette journée a été très positif, d’autant que la majorité des participants étaient déjà convaincus de l’intérêt de développer ce dispositif au sein du monde associatif. Les modalités de déploiement pour respecter un niveau de qualité suscitent cependant de nombreuses interrogations et besoin d’échanges. C’est pourquoi d’autres journées similaires seront prochainement organisées sur les territoires par les Mouvements associatifs régionaux.