Rapport de l’INJEP : les différentes formes de volontariat et de Service Civique en Europe

A l’occasion de l’Année européenne du bénévolat et du volontariat, l’INJEP publie un rapport d’étude sur l’état actuel du volontariat dans les pays européens.

Ce rapport propose un panorama des programmes existants, et une comparaison avec le fonctionnement du système américain des Peace Corps et Ameri Corps.

En France : la création du Service Civique

L’un des points qui ressortent de ce rapport est le nombre important de réformes récentes concernant le service civique : avec la suppression de plus en plus fréquente du service militaire, beaucoup de pays ont créé de nouveaux statuts ces quinze dernières années. C’est le cas de la France, où les initiatives ont été lancées en 1996. Elles se sont concrétisées en 2010 avec la refonte des divers programmes existants et la création du Service Civique.

Celui-ci permet aux jeunes de 16 à 25 ans de s’engager pour une période de 6 à 12 mois dans une mission d’intérêt général, auprès d’organismes non lucratifs ou de collectivités. L’indemnité proposée est de 540 euros par mois, pour une durée de travail minimum de 24 heures par semaine. L’objectif affiché est d’atteindre le chiffre de 15000 volontaires en 2011.

Ce programme se regroupe ou se substitue à d’autres dispositifs qui existaient déjà auparavant : service volontaire européen, volontariat de solidarité internationale, volontariat associatif…

En Europe : des dynamiques variées

Un mouvement similaire s’opère dans d’autres pays, comme l’Allemagne. Plusieurs variantes de service civique existent déjà en Allemagne, qui ont concernées plus de 40000 personnes en 2009. Pour clarifier le système, la tendance actuelle vise à la création de deux programmes : un service volontaire fédéral, ouvert à tous sans limite d’âge, et un volontariat international. Ces réformes coïncident avec la suspension du service militaire obligatoire.

La fin du service militaire a aussi été l’occasion pour l’Italie de créer son Servizio civile nazionale en 2006. D’une durée de un an, il s’adresse aux jeunes de 18 à 28 ans. Il a concerné plus de 30000 personnes en 2009.

Le Luxembourg a lancé son Service volontaire pour les jeunes en 2007. Il dure entre 3 et 12 mois, peut s’effectuer au Luxembourg ou à l’étranger pour des personnes de 16 à 30 ans. Il est associé à de nombreux avantages : indemnité, transports gratuits et cotisations sociales versées par l’Etat.

Si les choses bougent donc dans certains pays, d’autres ne proposent pas de service civique : la Pologne et l’Espagne notamment. En République Tchèque, le concept se développe mais reste embryonnaire (3500 jeunes depuis 2007). En Suède, le service civique n’existe pas, mais l’importance de l’engagement bénévole des jeunes ne le rend pas nécessaire.

Le cas du Royaume-Uni est intéressant. Le pays n’avait pas de service militaire obligatoire, et n’a donc pas développé de service civique pour les objecteurs de conscience. Néanmoins, face à la désaffection des jeunes pour l’engagement associatif, le gouvernement mène une politique de soutien du bénévolat, grâce notamment au programme National Young Volunteer Service lancé en 2007. Par ailleurs, un service civique destiné aux jeunes en difficulté a été expérimenté et des programmes d’engagement volontaire pendant les vacances d’été voient le jour. Le Royaume-Uni essaye aussi de développer un service citoyen international, qui en est à ses balbutiements, inspiré du Peace Corps américains.

Un volontariat européen?

Ces particularités nationales s’ajoutent au dispositif du Service Volontaire Européen, qui permet à tous les jeunes de l’Union Européenne de s’engager dans une association pendant une durée de 2 à 12 mois.

Même si les formes restent variées, il y a donc dans de nombreux pays un mouvement pour promouvoir le volontariat et harmoniser les différents statuts existants. L’idée de valoriser l’engagement des jeunes comme point fort de l’apprentissage de la citoyenneté semble se développer.

Reste la question d’un statut européen unifié du volontaire : ce point constitue d’ailleurs l’un des axes de réflexion de l’Alliance EYV 2011 Europe pour l’Année européenne du bénévolat et du volontariat.

Le rapport sur le site de l’INJEP

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