Organisée à l’initiative de Le Mouvement associatif et de France Active/Cnar Financement, cette journée a été l’occasion de rappeler l’importance de l’accompagnement financier des associations. Face aux récentes évolutions de l’environnement et aux perspectives de financement qui s’assombrissent, il est plus que jamais nécessaire que les fédérations et têtes de réseaux jouent un rôle d’appui à la structuration financière de leurs membres.
Répondre à un contexte fragilisant
_ La baisse des financements de l’État et leurs transferts sur les collectivités territoriales, qui n’arrivent plus aujourd’hui à la compenser, crée un environnement financier de plus en plus précaire pour les associations. Selon Viviane Tchernonog, « les scénarios les plus optimistes ne permettent pas de faire l’hypothèse que les financements publics aient des chances de se développer dans les prochaines années « . Parmi les conséquences sur la structuration des ressources des associations, on voit déjà poindre le déplacement progressif des actions des associations vers des publics plus solvables et une inégalité croissante des tissus associatifs locaux. Selon la chercheuse, « la part de plus en plus importante des collectivités locales dans les budgets associatifs risque de faire dépendre les associations du niveau de richesse ou de pauvreté des territoires.
»
_ Quant aux relations contractuelles entre associations et pouvoirs publics, elles évoluent elles aussi, comme en témoigne Brigitte Clavagnier dans un article du dossier portant sur la nouvelle convention d’objectifs. Intervenant lors de cette journée, la directrice scientifique de Jurisassociations s’interroge sur l’avenir des subventions, alors que le droit européen des aides économiques est venu heurter de plein fouet ce régime. Une occasion de rappeler que le critère de distinction entre marché public et subvention est bien celui de l’initiative de l’activité dans la mesure où la collectivité publique n’a aucune obligation de financement. « Par définition, explique Brigitte Clavagnier, une subvention présente le caractère d’une aide accordée discrétionnairement dont la collectivité est libre de déterminer le montant. »
Logique de stratégie de financement
Dans ce contexte, il est urgent que le mouvement associatif accompagne une véritable transformation culturelle en matière de financement. Comme l’affirme Denis Dementhon, responsable du Cnar Financement, « les associations doivent désormais dépasser le raisonnement basé sur la recherche d’un équilibre budgétaire pour intégrer des réflexes répondant à une stratégie financière. » Et il en appelle à la responsabilité des fédérations associatives pour qu’elles « développent des ingénieries d’accompagnement pour les dirigeants d’associations et participent activement à la mobilisation de nouvelles ressources d’investissement. »
Nécessité de Langages communs
Hugues Sibille, en sa qualité de vice-président du Crédit Coopératif, revient quant à lui sur la nature des relations entre les banques et les associations. Pour lui, « il y a un enjeu fort à renforcer l’interconnaissance entre ces deux mondes, afin de faire émerger des partenariats durables. »
_ Cécile Katlama, chargée de mission au Cnar Financement – France Active, insiste sur la nécessité de sensibiliser et de former les partenaires publics des associations à la compréhension des besoins de financement. L’idée étant de développer une culture commune autour des notions de financement pour « éviter les mésinterprétations des notions d’analyse financière« . Claire Bizet, chargée de mission à Le Mouvement associatif Picardie cite à ce sujet l’idée reçue selon laquelle « une association ne devrait pas générer d’excédents, ou qu’une association qui a un budget important serait nécessairement riche « .
_ La synthèse de ces interventions est à retrouver dans le dossier de Jurisassociations paru le 15 mai 2011.