Face aux défis du développement : comment renforcer les ONG françaises ?

L’aide au développement se déploie dans un paysage mondial qui s’est profondément modifié avec l’apparition de nouveaux modes d’intervention. Très actives, les organisations non gouvernementales (ONG) sont devenues de véritables co-actrices du développement. Face au rôle croissant occupé par les ONG, notamment anglo-saxonnes, dans les dispositifs de solidarité au niveau international, peu d’ ONG françaises sont en mesure de se déployer et de se rendre audibles avec la même intensité. Elles peinent à faire valoir leur approche d’un développement durable alliant actions économiques structurantes et valeurs de solidarité. Avec cet avis, le CESE se propose d’apporter sa contribution aux travaux des Assises du développement et de la solidarité internationale en formulant un certain nombre de propositions sur les voies et moyens d’une consolidation et d’une valorisation de leurs activités au niveau international.

L’avis présenté par Francis Charhon, directeur général de la Fondation de France et membre du groupe des associations était le rapporteur de cet avis au nom de la section des affaires européennes et internationales. Coordination Sud a été associée à la préparation de ce travail.

Avec 129 voix pour, 17 voix contre et 24 abstentions, l’avis a été adopté à une large majorité.

Le Groupe a voté pour et s’est exprimé en plénière dans les termes suivants.

Déclaration du Groupe des associations

En France, plusieurs milliers d’associations agissent dans le champ de la solidarité internationale. A travers elles, des dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens s’engagent pour lutter contre la pauvreté et les inégalités au niveau mondial. Cette dimension citoyenne de l’engagement en faveur de la solidarité et du développement est sans doute une particularité française dans le paysage mondial de l’aide au développement.

Dans les années 1980, les « urgentistes » sans frontières ont fait émerger la solidarité internationale sur le devant de la scène associative française. Depuis, l’urgence a laissé place à une logique plus pérenne d’aide au développement via la mise en capacité des sociétés civiles des pays moins avancés et la prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux. Les ONG françaises se sont plus ou moins bien adaptées à ce changement de paradigme. En effet, s’inscrire dans la durée exige un « poids » plus important afin que les investissements réalisés créent un véritable effet levier dans les pays du Sud.

En parallèle des Assises du développement, l’avis – élaboré en concertation avec la coordination des associations de solidarité internationales – réinterroge leur place et leur rôle dans les politiques nationales et internationales d’aide au développement. Le souhait de chacun est de voir les ONG françaises gagner en influence, malgré l’émergence d’ONG et de fondations anglo-saxonnes dont les budgets et les actions les situent d’emblée comme des interlocutrices incontournables des principales organisations internationales compétentes.

Le Groupe des associations soutient les préconisations visant à renforcer les ONG françaises qui le souhaitent à peser davantage sur l’agenda international du développement. En ce sens, l’attention portée à la mise en réseau des associations de solidarité internationale est indispensable. Notre Groupe est donc favorable à ce que l’Etat consacre davantage de moyens aux actions de renforcement des réseaux associatifs de solidarité internationale et qu’il appuie la présence des ONG françaises dans les instances internationales.

L’influence internationale des ONG françaises nécessite également qu’elles soient rassurées sur leurs perspectives financières. Deux chantiers majeurs doivent être conclus : la généralisation de la programmation pluriannuelle des financements publics et la sécurisation de la fiscalité applicable aux dons. Le Groupe des associations est en parfait accord avec l’avis sur ce point.

Enfin, sur ce champ de l’action gouvernementale, comme sur d’autres, les associations doivent être mieux entendues dans une logique de co-construction des politiques publiques. Les préconisations vont dans le bon sens et le Groupe des associations a voté l’avis.

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