Emplois d'avenir : c'est parti !

©revelli-beaumont/sipa

Le projet de loi créant les emplois d’avenir a été définitivement adopté dans la nuit du 9 octobre 2012. Premier volet de la politique gouvernementale de lutte contre le chômage, le dispositif vise l’insertion dans l’emploi et l’accès à la qualification de jeunes âgés de 16 à 25 ans, « soit sans qualification, soit peu qualifiés et rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi ».

Le Mouvement associatif partage évidemment le souci de favoriser l’insertion de ces jeunes et de créer des emplois dans des secteurs d’activités « présentant un caractère d’utilité sociale ». Principal employeur de l’économie sociale, le mouvement associatif entend prendre une part active dans l’effort de solidarité nationale destiné à favoriser l’accès à l’emploi d’une jeunesse fortement touchée par le chômage et les conséquences de la crise. Cela ne pourra se faire sans prendre en compte les spécificités des secteurs d’activité et les besoins des employeurs associatifs.

C’est dans cette optique que Le Mouvement associatif a activement contribué à la réflexion, tout au long de l’examen du projet de loi, en proposant des amendements, en participant à la consultation du Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire et dans le cadre d’auditions devant les Commissions des affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat. Plusieurs aspects du texte finalement adopté mérite encore d’être précisés. Deux éléments attirent particulièrement notre attention, sur lesquels les décrets et circulaires qui seront pris dans les tous prochains jours en application de la loi seront déterminants :

  • Les conditions de l’accompagnement et la formation des jeunes supposent des moyens humains et financiers que bon nombres d’employeurs associatifs ne peuvent mobiliser dans un contexte de très forte contrainte économique. Le financement des actions de formation prévues devra faire l’objet d’un abondement supplémentaire, clairement identifié. Concomitamment, une aide relative à la mise en place du tutorat se révèle indispensable.
  • L’accompagnement des employeurs, qui sont appelés à s’engager sur la pérennisation des activités,sera une clef du succès. Il devra être organisé en amont, pendant et en sortie de l’emploi d’avenir.

Par ailleurs, au delà de la concertation annuelle prévue par le texte, au sein des comités de coordination régionale de l’emploi et de la formation professionnelle, associant les missions locales et les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire, il convient d’associer dès à présent les acteurs associatifs à l’indispensable évaluation du dispositif.

Le Mouvement associatif souhaite que les emplois d’avenir permettent une réelle insertion dans l’emploi et non une simple baisse conjoncturelle du chômage des jeunes. Cet objectif ambitieux suppose que le développement de l’emploi associatif fasse l’objet d’une réflexion plus large avec les pouvoirs publics, au-delà de la seule question des emplois d’avenir.

 

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